Les Nationals Holidays arrivent ! Une semaine de vacances pour tout le monde ! Parfait pour aller visiter un peu du pays. Parfait, c’est vite dit ! Des millions de chinois, et nous, sont en vacances au même moment. En plus, ils adorent de plus en plus faire du tourisme aux quatre coins de la Chine. Difficile de se décider sur une destination où on aura un peu de place pour se déplacer. Mais ce qu’on a remarqué la semaine dernière à Hangzhou, c’est que si un site n’est pas desservi par un escalator, la densité de visiteurs au mètre carré y est divisée par 100. Bon, on opte pour des montagnes ! Les montagnes jaunes, peut-être, c’est touristique mais c’est pas loin, et on a un a priori sur les chinois qui nous dit qu’on ne verra pas beaucoup de sportifs au sommet. Ok, avec quelques jours vers Jiuhuashan (Mont Jiuhua) où il faut grimper pour voir des temples, on se dit que c’est parfait.
« Il parait » alors qu’il est difficile de trouver des billets de trains à cette période. Essai numéro 1 : en effet, il est difficile. Et les longs trajets en bus sont réputés dangereux, on veut bien le croire après avoir pris plusieurs fois la navette de l’université. Thomas trouve un billet d’avion de retour des montagnes jaunes, manque plus qu’à trouver comment y aller. On décide donc de faire notre itinéraire à l’envers , aller jusqu’à Nanjing en train et chopper des billets de bus pour Jiuhuashan, puis un bus de Jiuhuashan aux montagnes jaunes, puis rentrer en avion. Ca nous parait parfait, mais on ne peut pas réserver le bus en avance, et il y a très peu d’infos sur internet. Mais c’est parti !!
1 jour : Nanjing.
Les seuls billets de trains qu’on a réussi à avoir, afin d’atteindre notre première étape stratégique, Nanjing. Mais une fois arrivés, notre préoccupation est de trouver les billets de bus pour le lendemain qui partent de la gare routière. On arrive dans une gare routière et ce qui devait arriver arriva, pas d’informations en anglais, aucune idée de quel bus prendre et où acheter des billets. Ouf, google map nous dit qu’il faut marcher encore un peu. On arrive à la vraie gare routière et tentons de prendre des billets en chinois avec les quelques mots que nous connaissons. « Jiuhuashan, demain, 7 heures, deux personnes ! Pour deux ! deux ! » Bim, l’hotesse nous montre l’heure, on confirme, on paye, bim ! En fait, on est surpris tellement c’était facile.
On peut donc aller visiter la ville tranquillement. Il a plusieurs sites intéressants, dont le mémorial du massacre de Nanjing commis par les japonais (le génocide dont ils ne veulent pas reconnaitre l’ampleur et s’excuser, et qui entretient les tensions entre les deux pays), des temples, musées et sites historiques. Mais ils sont tous éloignés les uns des autres, et nous nous contentons de faire une ballade autour du lac et sur les murailles de la ville.
Les murailles datent de l’ époque de la dynastie des Ming et mesuraient une quarantaine de kilomètres ! Pendant la révolte des Taiping, il n’y eu pas assez de personnel pour défendre toute la muraille, et ce qui devait arriver arriva, elle céda sous les révolutionnaires. Mais elle est si imposante qu’on se demande bien comment ils ont fait.
Nous sommes quasiment les seuls occidentaux dans la ville. Les regards fixes recommencent, et nous avons le droit à quelques photos.
Au restaurant, aucun menu n’est disponible en anglais, et quand on doit commander à l’entrée, difficile de montrer du doigt un tableau que l’hôtesse ne peut voir. Je me tente à prendre une photo, et Thomas se tente un « nouilles » en chinois. Il se retrouve avec un petit bol de soupe mélange haricots rouges-riz qui est en fait un dessert sucré. Bon, heureusement qu’à la sortie il y a des hot dog.
Le soir, on a une réservation à l’hôtel , on se décide à marcher jusqu’à l’adresse, même si google map s’emmêle les pinceaux. Je pense que l’adresse que j’avais prévue sur la carte est la bonne, mais elle vient de google map aussi, comment être sûr ?
Il est 20 h, il fait nuit noire, et on ne voit aucun hôtel à l’adresse indiquée. Cela dit, le numéro et la rue sont les bons. On fait quelques tours et tombons sur un portail et un garde. Attention , les gardes ne parlent toujours que chinois mais veulent toujours moult explications. On lui montre l’adresse , on échange quelques signes, il nous fait entrer derrière le portail, parle dans son talkie-walkie, mais ne semble pas être au courant pour l’hôtel. Le sauveur n°1 arrive une dizaine de minutes après et sait parler anglais, il nous emmène donc jusqu’à l’hôtel, qui est dans un des immeubles. On attend un peu, il n’y a personne, puis quelqu’un nous indique que c’est au 4 ème étage. La réception est dans un petit studio privé et on communique avec les propriétaires, deux jeunes filles, grâce au traducteur sur notre smartphone (et nos quelques mots de chinois quand même) «Nous libérer la chambre, demain, 6h40 ! » « Ok » !
On s’attend au pire vu l’état des couloirs mais la chambre est plutôt confortable.
Le lendemain, bien sûr, on tire les propriétaires du lit en sonnant à leur porte à l’heure prévue. La chinoise qui nous ouvre semble encore en plein dans son rêve, les cheveux ébouriffés et la main devant la bouche pour bailler. Elle tape quelques trucs sur son clavier mais en fait, c’est pour gagner du temps. Elle n’a aucune idée de quoi faire et ne sait pas utiliser le traducteur. Sa copine qui s’occupe de tout est à la douche. Elle essaye quelques manips, quelques mots, puis va frapper à la porte de la salle de bain, qui se solde par un net refus. Elle essaye encore quelques manip et attends. Pendant ce temps, moi, je perds patience et me rend compte que si on ne part pas dans 5 min, on va louper notre bus. Je lui signale par des gestes, on fait mine de s’en aller, mais elle nous retient. Elle appelle un numéro de téléphone mais une petite mélodie pour patienter se met en marche. Elle retente encore, appelle son amie, mais rien d’avance. Trop tard, je ne sais pas ce qu’elle veut qu’on attende, mais le bus est plus important, nous partons sans lui laisser le choix. D’ailleurs, sage décision, nous arrivons pile pour le départ du bus qui décide de partir en avance.
Calligraphie éphemère sur les bords du lac. (Dessinés à l'eau, cette activité est un bon entrainement pour les artistes et un bon diverstissement pour les enfants dissipés.)
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